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Bleu d’eau

Maupiti*...
Depuis des années sous nos yeux par la magie d’une grande photo du SHOM** - institut qui représente déjà le voyage à lui tout seul -, accrochée dans notre cuisine brestoise.
J’en rêvais déjà, jeune fille, quand brumes et bruines assombrissaient les jours.

Maupiti ne se laisse pas facilement approchée, surtout par la mer : elle n’ouvre son chenal d’entrée, très étroit, que quand elle est décidée.
Par les airs, l’approche en est irréelle, teintée d’incrédulité. Son survol représente encore à ce jour l’exacte réplique de mes souvenirs d’adolescence.

L’île maîtresse se dresse vers le ciel, posée dans le lagon aux bleus changeants, le

vocabulaire français ne possède pas assez de mots nuancés pour les décrire. La couronne des motu la protège des assauts d’un océan que l’on dit «Pacifique».

L’aéroport minimaliste se loge sur le motu Nord, à deux pas de mon havre de paix. Et pour rejoindre la «ville», il nous faut emprunter la petite navette à moteur, non sans avoir été couronnés d’un bien odorant collier de fraîches tiare, fleurs symboles, à elles seules, de toute une Polynésie.

A l’arrivée, pieds et bagages ne sont guère au sec, mais qu’importe, le soleil est là, et il ne compte pas ses rayons pour tout sécher.

Les maisons s’égrennent de part et d’autre de la seule route côtière. La montagne grimpe haut, juste au fond des jardins.
La route est belle, semée de 1000 couleurs, odeurs et bruits : fleurs, musique, jeux d’enfants ; un vrai bonheur pour les sens, convoqués là, au grand complet...

Quelques voitures croisent vélos, scooters et piétons ; chacun se salue, tous se tutoient, on se sent déjà en famille.
A l’épicerie, on trouve juste de quoi palier nos oublis de dernière minute, de quoi calmer nos soifs.

L’église nous offre son autel de coquillages, et sa sortie de messe du dimanche en chapeau et robes blanches.
En bord de route, chaque jour, on trouve son repas : étals de fruits (mangues, pastèques,...), «touques» de poissons rutilants.

L’eau, omniprésente sous sa forme des plus salées, peut se faire rare paradoxalement quand on la désire douce...

Fin pour aujourd’hui de cet arrêt sur images, le temps de refaire provisions d’encre turquoise pour vous conter la suite...

(* Maupiti : une des îles "Sous le Vent", de l'archipel de la Société, en Polynésie Fr.

** Service Hydrographique et Océanographique de la Marine)

 

Texte écrit à Ouessant, 23 août 2011

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Photos : tous droits réservés.

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